mercredi 11 juin 2008

Mise à l'eau





Mardi 10 juin 08 11h30
Sous un ciel d’azur immaculé, Dreknor s’ébroue et commence à avancer, tracté par l’imposant camion de Francis. L’Emotion des bénévoles est palpable, le chantier ne sera plus comme avant. Les 23 mètres de la coque passent devant des regards attentifs. Quelques minutes après, approche de la cale de mise à l’eau au port des Flamands de Tourlaville. La manœuvre est délicate. Le bateau est mis en position, l’arrière devant toucher l’eau en premier, l’étrave est face à la cabine du monstre de puissance piloté par Francis. Notre drekki a de nombreux chevaux devant lui qui le guident dans sa lente descente. « pas d’affolex » comme le soulignera un peu plus tard Jean-Pierre, tous sont en effet concentrés et, après avoir touché l’eau, le bateau soulage et se décolle de sa remorque – ber. Les défenses sont à poste, on l’amarre le plus à l’est possible pour éviter tout talonnage. Un peu d’eau envahit les fonds. Normal pour une coque de bois de chêne restée plus d’un an au sec. Il se place dans ses lignes d’eau, l’avant un peu au dessus de sa position normale, le poids des deux Volvo à l’arrière nécessite un lest sur l’avant, il sera embarqué un peu plus tard en début d’après midi. 12h30 la manœuvre est terminée. Dreknor a rejoint son élément naturel. Nous regagnons le chantier pour prendre un verre et partager un repas fort animé et joyeux.
Mâtage et mise en place des cadènes des haubans. Marc décide une première sortie technique sur la rade pour essais des moteurs. On largue, le navire cule, la proue se pointe vers la sortie du port, en avant lente, le moment est extraordinaire, nous glissons sur l’eau avec aisance. Les deux Volvo Penta font merveille, au minimum de leurs possibilités, ils propulsent Dreknor déjà aux alentours des 6 nœuds. Le soleil nous écrase, les visages sont radieux, Jean-Pierre est enthousiaste, il va vers l’avant et laisse échapper un cri de profond contentement. L’espace sur le pont est impressionnant, chacun grave cet instant dans sa mémoire. Virement de bord alors que nous approchions un peu de la passe de l’Est. Pas question d’aller plus loin, notre équipement sécurité est réduit, nous rentrons. Denis s’approche, il veut que je prenne la barre, je m’éxécute, ému, Francis est aux commandes moteurs à mes cotés, nous parlons à voix basse, je pointe l’avant vers les flamands, et laisse mon esprit le plus ouvert possible, capteur des dimensions du navire, des premières sensations données par le grand stiry qui plonge son safran à tribord. Une accelération un peu vive et il décapèle son collier de cuir, nous rattrapons le gouvernail, sanglé, il revient à poste, le collier de cuir trop fragile sera remplacé par du métal. Le gouvernail a toujours été le point fragile de ces navires de légende. Nous nous amarrons en douceur. Dreknor passera sa nuit dans la discrétion du port Tourlavillais.

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